Chrysope verte

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Données

  • Nom commun : Chrysope verte
  • Nom latin : Chrysoperla carnea
  • Ordre : Neuroptères
  • Fun fact : Lion des pucerons. Utilisé en lutte biologique. Chrysoperla carnea est un auxiliaire de lutte biologique contre la cochenille noire de l’olivier

    Pas super douée pour le vol, la frêle bestiole est en effet une proie facile, ses moyens défensifs se résumant à des glandes « répugnatoires », et donc dissuasives, d’où le surnom de « mouche puante » … appellation nettement moins poétique que les yeux d’or de la demoiselle ! L’espace aérien nocturne étant sillonné par les redoutables chauves-souris, les chrysopes sont dotées d’une parade aussi originale que sophistiquée. Elles sont en effet équipées pour détecter les ultrasons émis par les chauves-souris en chasse. En cas d’alerte le dispositif bloque automatiquement les ailes de la chrysope, ce qui provoque sur l’instant son « décrochage », avec de bonnes chances d’échapper au pire.

    Appel nuptial sous le forme de tambourinage, permet de différencier les espèces par des spécialistes. Parades nuptial d’une heure.

    Les oeufs sont suspendus dans le vide par des filaments transparents. original – Selon les espèces, ou groupes d’espèces, les oeufs peuvent être réunis par la base, tels de véritables « bouquets », ou se présenter sous la forme de simples regroupement de quelques unités, ou encore être émis isolément, comme chez la chrysope verte.

  • Statut de protection :
    Non protégé
  • Refuge spécialisé :
    Abri hivernal à chrysopes
  • Caractéristiques Générales : Les adultes mesurent de 10 à 15 mm. Leurs ailes membraneuses (25 mm) sont transparentes. Le corps et les nervures des ailes sont verts (rosissent en automne quand l’insecte recherche un abri pour hiverner). Les yeux sont dorés. Les antennes sont longues et filiformes. Les adultes hibernent dans les feuilles mortes en hiver et émergent quand les températures se réchauffent au printemps.

    A noter, Chrysoperla carnea regroupe en fait un complexe d’espèces jumelles très proches morphologiquement (4 espèces en France).

  • Femelle : Chez les chrysopes le dimorphisme sexuel comportemental laisse peu de doute, là où les critères purement morphologiques sont a priori moins évidents … encore que ! Par-delà les classiques segments génitaux (face ventrale de l’extrémité abdominale), effectivement difficiles à appréhender sur le vif tant la bestiole est petite et fragile, l’abdomen est au contraire très parlant, y compris à l’oeil nu. Chez le mâle il est en effet longuement cylindrique, et chez la femelle il est très sensiblement rendu elliptique par la présence et le volume des oeufs.
  • Juvénile : Les larves (7 à 8 mm) sont jaune-grisâtre/vert-brun avec deux bandes longitudinales rouges. Elles sont munies de pièces buccales piqueuses-suceuses pour capturer leurs proies et en aspirer le contenu. Sur les côtés, elles sont pourvues de verrues et de poils.

    Larves : de 2 mm au premier stade (néonate) à 7-8 mm au troisième stade. De couleur gris jaunâtre, elles ont un corps fusiforme et elles portent sur les côtés des segments thoraciques et abdominaux des tubercules surmontés de poils assez développés. Les pièces buccales plus longues que la tête sont régulièrement arquées.

  • Migrateur :
    Non
  • Hibernation à l’état adulte :
    Oui
  • Horaire d’activité :
    Nocturne
  • Activité : Elles sont actives de mai à septembre. Les adultes sont actifs toute la nuit, du coucher du soleil jusqu’à son lever, du printemps à l’automne. Les adultes sont essentiellement nocturnes, avec préférence marquée pour la première partie de la nuit. Ces jolies bestioles peuvent parfois s’observer à butiner de jour, notamment sur les inflorescences d’ombellifères, très attractives pour de nombreux insectes.
  • Saison d’observation :
    Mai
    Juin
    Juillet
    Août
    Septembre
  • Abri naturel :
    Le maintien de haies permet de conserver des espèces animales et végétales utiles. Les haies permettent aux chrysopes adultes de trouver en lisière du verger le miellat et le pollen nécessaires à leur subsistance et à leur reproduction ainsi que des abris pour passer l’hiver.
  • Habitats : Ces insectes affectionnent les friches herbacées ou buissonnantes, mais aussi les haies et lisières, ou encore les prairies naturelles. Comptant parmi les plus ubiquistes et communes, la « verte » peut tout à fait squatter naturellement votre jardin,

    Haies

  • Nourriture : Les adultes se nourrissent de miellat et de pollen. Les larves s’attaquent aux œufs, aux larves et aux adultes de divers insectes (cochenilles, pucerons et chenilles de plusieurs espèces de lépidoptères) ainsi qu’aux acariens (araignées rouges entre autres). Au cours de son développement, une larve de chrysope peut se nourrir de plus de 500 pucerons ; en une heure, 30 à 50 araignées rouges peuvent être dévorées.
    L’activité de ces insectes permet de réguler la prolifération des ravageurs de certaines cultures.
    Les chrysopes permettent de réduire l’utilisation d’insecticides contre les pucerons et autres petits arthropodes nuisibles, ce qui a ainsi une action favorable sur la protection de l’environnement.
  • Date de reproduction :
  • Type de reproduction : Elles sont actives de mai à septembre : deux ou trois générations se succèdent.

    Préalable à toute approche ou contact physique, les chrysopes se livrent à de très explicites appels sexuels. Cela vaut surtout pour les mâles, les femelles étant en quelque sorte plus réservées. Considérés comme une forme de chant, ces appels se traduisent par des vibrations abdominales, et plus typiquement par des « tambourinades » produites par l’extrémité de l’abdomen frappant le support. Plus ou moins prolongés et rythmés, ces « chants » permettent de différencier les espèces, là où les critères morphologiques s’avèrent insuffisants. A cela s’ajoute la récente technique du « DNA-Barcoding » ultime et infaillible recours.

    Dans le meilleur des cas les bêtes se rapprochent, les antennes se cherchent, les têtes en viennent au « tête à tête », et les palpes … se palpent ! Dans le même temps les abdomens vibrent à l’unisson ou à tour de rôle, et de gracieux « effets d’ailes » ponctuent ce qui s’apparente à une sorte de « conversation amoureuse », prélude à plus … si affinités 🙂 ! Comme vous le verrez, ces séquences vidéo illustrent parfaitement le propos ! Vous noterez qu’il s’agit d’extraits, car au fil de courtes pauses une même parade peut se prolonger 1 h durant, et souvent plus encore !

    Parade nuptial :
    Les œufs de couleur verte, fixés à l’extrémité d’un pédoncule fin, sont pondus de février à mars près de colonies de pucerons. Les larves peuvent apparaître dès avril et se nourrissent du contenu de leurs proies après liquéfaction. Le début de la reproduction et la fécondité des femelles dépend du climat ainsi que de la quantité de nourriture disponible.

    Une larve peut consommer de 200 à 500 pucerons pendant son développement mais se nourrit aussi de thrips, d’acariens, de mouches blanches et de cochenilles. La larve se transforme ensuite en nymphe, puis l’adulte en sortira. Le cycle de développement complet dure de 3 semaines à deux mois et deux à trois générations peuvent se succéder sur une saison.

    Les femelles suivant la qualité et la quantité de nourriture disponible, peuvent atteindre des fécondités élevées et pondre en moyenne plus de 20 œufs par jour. Suivant la température, les œufs éclosent au bout de 4 à 10 jours. Les larves sont d’actives prédatrices très polyphages. La larve capture sa proie à l’aide de ses crochets puis la soulève, lui rendant toute lutte ou fuite impossible. Elle y injecte un venin puis une salive très riche en enzymes. Enfin, elle aspire le contenu de sa proie lysée. Pour accomplir sa croissance, une larve consomme 200 à 500 pucerons. A la fin de son développement (de 8 à 18 jours), elle se renferme dans un cocon soyeux blanc de 3 à 4 mm de diamètre. De ce cocon, où elle accomplit sa métamorphose, sortira la nymphe qui donnera l’adulte.

    Le cycle complet dure de 22 à 60 jours. Deux à trois générations se succèdent. En automne, lorsque la photopériode se raccourcit et que la température diminue, les adultes des dernières générations se réunissent sous divers abris (tas de feuilles, locaux obscurs…). Ils changent alors de couleur et supportent ainsi l’hiver en état de diapause.

  • Nid : Les œufs, de forme elliptique et de couleur verdâtre, portés sur un long filament sont pondus sur les feuilles au voisinage des colonies des futures proies.
  • Mesure de protection : Les chrysopes vertes, et les larves plus particulièrement, sont sensibles aux produits phytosanitaires. Elles sont actives de mai à septembre : deux ou trois générations se succèdent. Il faut utiliser pendant cette période des produits phytosanitaires qui n’agissent pas sur les chrysopes. Les œufs sont sensibles aux huiles et la plupart des stades sont sensibles aux esters phosphoriques et produits chlorés. Ils tolèrent la plupart des fongicides.
  • Photo juvénile :

  • Programme de sciences participatives :
  • Allié du jardinier :
    Oui
  • Proximité :
    Citadin
    Rural